Article de l'Union le 09/01/2012 : Partie Trélou sur Marne

Le triste record de Trélou-sur-Marne
Publié le lundi 09 janvier 2012 à 08H46

Disposer au robinet de l'eau la plus chère de France : voilà un privilège dont les habitants de Trélou-sur-Marne et de quelques communes alentour - Celles-lès-Condé, Condé-en-Brie, Courboin, Courtemont-Varennes et Crézancy - se seraient volontiers passés.

Début 2009, si la moyenne nationale du prix du m3 d'eau s'affichait à 3,39 euros et la moyenne départementale à 3,90, à Trélou-sur-Marne et quelques communes alentour, le m3 d'eau crevait le plafond à 6,50 euros. Et les choses n'ont fait que s'aggraver. À tel point que certains usagers se sont constitués en une association, regroupant déjà 150 adhérents en septembre dernier et baptisée « Nos ronds dans l'eau » ; une étape franchie après le lancement d'une pétition qui avait recueilli 446 signatures soit 95 % des habitations de Trélou-sur-Marne et des deux hameaux de Chassins et Courcelles.

À Trélou, cinq intervenants évoluent sur le service de l'eau :
- Distribution : l'Union des services d'eau du Sud de l'Aisne (USESA) qui soustraite la gestion de son réseau (canalisation) et des abonnés à Véolia.
- Assainissement : il est réalisé par la communauté de communes du canton de Condé-en-Brie (4CB) qui soustraite également la gestion de son réseau et des abonnés à Véolia.
- Agence de l'eau (bassin de Seine-Normandie) : elle perçoit des redevances suite aux participations financières pour réaliser les divers investissements.

Le prix très élevé de l'eau à Trélou (7,22 euros sur la base d'une facture de consommation de 60 m3 sur six mois, abonnement et taxes compris) s'explique, selon Véolia, par la mise aux normes de l'assainissement et de gros investissements réalisés dans ce domaine entre 2005 et 2010. Mais cela n'explique pas tout selon les membres de l'association « Nos ronds dans l'eau ». Sous la présidence de Richard Olivieri, l'association s'est lancée dans un examen approfondi de la facture d'eau mais aussi de nombreux documents concernant la gestion de l'eau. Elle a mis le doigt sur « un certain nombre d'incohérences » tant en matière de distribution que d'assainissement.

À la suite, l'association a adressé des courriers aux différents organismes concernés mais également au préfet de l'Aisne ainsi qu'aux présidents des conseils général et régional. La députée a également été sollicitée pour obtenir les services de l'État afin de « comprendre toutes les causes de cette situation actuelle et rechercher toutes les pistes permettant d'aboutir dans un avenir proche à un prix juste et abordable du mètre cube d'eau dans notre commune. »

Aucune des réponses n'a redonné espoir aux habitants qui continuent à voir leur facture grimper inexorablement jusqu'à ces dernières semaines. Isabelle Vasseur, député, vient en effet de transmettre à l'association la réponse de la présidence de la République et du ministre de l'Environnement. Nathalie Kosciusko-Morizet a demandé un examen du dossier à ses services tandis que le cabinet de Nicolas Sarkozy a sollicité le préfet de l'Aisne pour la même démarche.